Logistique multi-SKU : structurer un catalogue de 200 à 5 000 références (méthode + checklist)
Passer de 200 à plusieurs milliers de références, ce n’est pas seulement ajouter des produits. C’est souvent un changement de rythme côté opérations : davantage de variantes, plus de règles de préparation, plus de retours, et une donnée produit qui devient difficile à maintenir.
Un catalogue bien structuré a un objectif simple : faire circuler la bonne information entre votre e-commerce, votre OMS/WMS (ou votre prestataire), et l’exécution terrain (stockage, picking, packing, expédition, retours). Voici une méthode concrète pour rendre un catalogue multi-SKU lisible, fiable et exploitable.
À quoi ressemble un catalogue “prêt pour le multi-SKU” ?
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Chaque SKU est unique, normalisé, et relié à des attributs logistiques fiables (poids, dimensions, contraintes).
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Les règles de préparation sont visibles au bon moment (picking/packing), pas “dans la tête de quelqu’un”.
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Les bundles / lots / kitting sont modélisés de façon cohérente, pour éviter les écarts de stock.
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Il existe une routine de maintenance (création, modification, fin de vie, contrôle qualité des données).
1) Clarifier le vocabulaire : produit, variante, SKU
Avant d’organiser, il faut parler la même langue.
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Produit : la “famille” commerciale (ex. T-shirt logo).
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Variante : une déclinaison (ex. taille/couleur).
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SKU (Stock Keeping Unit) : l’unité logistique et de stock (ex. T-shirt logo – noir – M). C’est le SKU qui est stocké, préparé, expédié, retourné.
En fulfillment, le SKU est la référence de base : tout ce qui n’est pas rattaché proprement à un SKU finit par créer des zones grises (stocks incohérents, erreurs de préparation, retours mal triés).
2) Définir une “fiche SKU logistique” (votre minimum viable data)
Quand on passe à 1 000, 3 000 ou 5 000 références, la question n’est plus “quelles infos avons-nous ?”, mais : quelles infos sont complètes, cohérentes et maintenables.
Les champs recommandés (par SKU)
Identifiants
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SKU unique (non réutilisé)
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EAN/UPC (si disponible)
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ID produit / variante côté e-commerce
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(option) ID fournisseur / référence fabricant
Libellés
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Nom logistique normalisé : Produit + attributs (format stable)
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Marque / gamme (si utile pour le stock)
Attributs logistiques
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Poids produit
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Dimensions produit (L × l × h)
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(option) Dimensions colis “standard” si vous avez un conditionnement récurrent
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Unité de vente : unitaire / pack / lot
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Fragile / sensible : oui/non
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Contraintes spécifiques : batterie, liquide, température, conformité, etc. (si concerné)
Règles de préparation
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Emballage imposé (type de carton / calage)
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Insert systématique (notice, flyer, certificat)
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Option cadeau (si proposée)
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Kitting / bundle (si le SKU dépend d’une composition)
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Contrôle requis (ex. double check, scan série, photo, etc.)
Objectif : éviter le scénario “une partie est dans Shopify, une partie dans Excel, et les règles sont dispersées”.
3) Normaliser les SKU et les noms (sinon ça casse à l’échelle)
Avec 200 références, on “reconnaît” les produits. À 5 000 SKUs, on ne reconnaît plus : on lit.
A) Un format SKU stable (et documenté)
Exemple de logique (à adapter) : MARQUE-GAMME-PRODUIT-COULEUR-TAILLE-VERSION
Bonnes pratiques :
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un seul séparateur (tiret ou underscore)
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pas de caractères spéciaux
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éviter les SKU “intelligents” trop longs si ce n’est pas utile
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ne jamais réutiliser un SKU supprimé (historique commandes/retours)
B) Un nom lisible en picking / packing
Les noms e-commerce peuvent être marketing. Le terrain a besoin de lisibilité :
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nom court
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variantes explicites (couleur, taille, modèle)
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abréviations stables (ex. BLK toujours pour noir, pas “Noir” puis “Black”)
4) Séparer les attributs “vente” et les attributs “exécution”
Erreur fréquente : mélanger des champs pensés pour vendre avec des champs nécessaires pour exécuter.
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Vente : bénéfices, matière, style, storytelling, SEO, visuels.
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Exécution : poids, dimensions, compatibilité d’emballage, fragilité, règles de préparation, niveaux de packaging.
Les deux sont utiles, mais ils ne vivent pas toujours au même endroit. Si vous avez un PIM, c’est souvent plus simple. Sinon, l’enjeu est d’avoir une source de vérité (même légère) pour la logistique.
5) Modéliser les niveaux de packaging (unités, lots, cartons, bundles)
À 200 références, on peut rester au niveau “un produit = un SKU = un colis”. Avec la croissance, on voit apparaître :
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unités (vendues à l’unité)
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lots (2, 3, 6…)
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cartons d’approvisionnement (réception fournisseur)
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bundles / packs composés (plusieurs SKUs)
Si ces niveaux ne sont pas modélisés, vous obtenez vite : écarts de stock, inventaires pénibles, retours difficiles à traiter.
Approche robuste :
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Garder un SKU par unité vendue.
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Créer un SKU “lot” uniquement si le lot est physiquement stocké déjà assemblé.
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Sinon : gérer le lot/bundle comme une règle de préparation (kitting à la commande).
6) Structurer par “familles logistiques” (pas seulement par collections)
Une collection marketing ne dit pas comment on stocke et prépare. Créer 5 à 12 familles logistiques change souvent la donne :
Exemples de familles :
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fragile / non fragile
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petit / moyen / volumineux
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multi-pièces (risque d’oubli)
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contrôle requis (série, conformité, accessoires)
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emballage spécifique
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multi-colis (expédition en plusieurs cartons)
Ces familles servent ensuite à :
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définir des zones de stockage
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choisir bacs/cartons
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former les préparateurs
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standardiser les contrôles
7) Capturer les exceptions de préparation (et les rendre visibles)
Plus le catalogue grandit, plus les cas particuliers se multiplient :
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ne pas plier
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protection supplémentaire
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notice spécifique
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double contrôle
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conditionnement imposé
Ces règles doivent être :
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rattachées au SKU (ou à une famille)
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visibles au moment du picking/packing (WMS / fiche de préparation)
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maintenues dans un référentiel unique
Sinon, l’équipe compense avec des habitudes… qui ne tiennent pas en période de pic.
8) Mettre en place une gouvernance “donnée produit” (même légère)
Le point faible le plus courant, ce n’est pas la structure initiale : c’est la maintenance.
Une gouvernance simple :
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un propriétaire de la donnée (validation créations / modifications)
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une checklist “nouveau SKU”
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un contrôle mensuel (SKUs incomplets, poids/dimensions manquants, doublons)
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un processus de fin de vie (désactivation, retours, substitutions)
9) Plan d’action : passer de 200 à 5 000 SKUs sans repartir de zéro
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Audit de l’existant
Doublons, variantes mal gérées, champs manquants, SKU non uniques, nomenclatures incohérentes. -
Modèle cible
Champs obligatoires, formats, règles (SKU, noms, attributs logistiques, exceptions). -
Nettoyage / normalisation
Harmoniser libellés, corriger unités (cm vs mm, kg vs g), fiabiliser identifiants. -
Enrichissement logistique
Poids/dimensions, packaging, familles logistiques, règles de préparation, bundles. -
Tests commandes (terrain)
Scénarios simples puis complexes : bundles, multi-colis, option cadeau, retours. -
Routine de maintenance
Gouvernance + checklist “nouveau SKU” + contrôles réguliers.
10) Quand un partenaire fulfillment devient pertinent
Quand le catalogue s’étoffe, l’enjeu n’est pas seulement “stocker et expédier”, mais d’industrialiser : process, contrôles, traçabilité, retours, montée en charge, qualité constante.
Un partenaire fulfillment peut aussi aider à :
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cadrer les champs attendus et les formats (catalogue “prêt WMS”)
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traduire les besoins e-commerce en règles de préparation
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sécuriser les scénarios à risque (bundles, multi-colis, retours)
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mettre en place un pilotage (qualité de préparation, taux d’erreur, délais)
Checklist “nouveau SKU”
SKU unique + format respecté
EAN/UPC (si dispo) + ID e-commerce relié
Nom logistique normalisé (produit + attributs)
Poids + dimensions produit renseignés
Contraintes (fragile / batterie / liquide / conformité)
Règles de préparation (emballage, insert, contrôle)
Famille logistique attribuée
Gestion lot/bundle définie (SKU lot vs kitting)
Test de commande réalisé (prépa + expédition + retour)
FAQ – Catalogue multi-SKU & logistique
Quelle est la différence entre EAN et SKU ?
L’EAN identifie un produit au sens “standard” (souvent fabricant). Le SKU est votre identifiant opérationnel : celui qui pilote stock, préparation, retours.
Faut-il un PIM dès 1 000 références ?
Pas forcément. Beaucoup d’équipes tiennent avec un référentiel simple + gouvernance. Le besoin d’un PIM arrive quand la donnée se dégrade, que les canaux se multiplient (marketplaces), ou que la maintenance devient trop coûteuse.
Comment gérer les bundles sans dérégler le stock ?
Si le bundle est stocké déjà assemblé : SKU bundle. Sinon : règle de préparation (kitting), avec décrément des composants et contrôle au packing.
Quelles données logistiques font le plus souvent défaut ?
Poids/dimensions fiables, règles d’emballage, exceptions de préparation, et niveaux de packaging (unités/lots/cartons).
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